La morte saison

La Bretagne a cette réputation de pluies constantes et de temps triste.
Ce que l’on sait moins, c’est qu’entre les averses et le vent fou, se dégagent des paysages emplis d’atmosphères variées, de détails précieux et de vrais temps suspendus. La saison sans doute la moins aimée, celle qui pousse à rester chez soi, où le vent s’engouffre dans chaque recoin, où la pluie s’accumule en des sols aqueux, où le froid décolore le paysage en des teintes ocres et sépias sans pareille. Celle qui m’a recueillie et apprit le plus sur ses ressources et les miennes. Vous pouvez ainsi me suivre dans un parcours entre le Roc’h An Daol et le Yeun Elez, lieux chargés d’histoires et de légendes, où l’on penserait presque croiser quelques korrigans ou autres farfadets. Le choix du noir et blanc, alterné de couleurs tirant vers les sépias, s’est fait naturellement afin de valoriser cette ambiance propre à la saison hivernale. Ce sont des paysages de solitude, de cheminement aussi bien extérieurs qu’intérieurs où tout ralentit jusqu’à se figer. Les jours raccourcissent, les nuits s’allongent, la nature se replie et le temps devient propice à une contemplation du cycle de la vie.

Commentaires fermés