La part de l’ombre

Lors des confinements, le temps a ralenti de plus en plus, jusqu’à donner la sensation d’une immobilité latente. La situation est devenue propice à une contemplation profonde et les reflets, ombres et lumières se dessinant sur les murs blancs de mon petit appartement ont commencé à m’occuper. Je les chassais tout au long de la journée. Représentation de l’extérieur, des éléments, des plantes, de ce pour quoi je tendais et m’assoiffais : le dehors.

Cet extérieur n’était cependant qu’une illusion durant ces périodes d’enfermement et d’isolement ; Une observation méditative d’un besoin que je ne pouvais toucher. Ces reflets étaient fragiles, éphémères, propices à l’évasion mais imaginaires. Ils sont le miroir des reflets en nous mêmes, de nos lumières, de nos parts d’ombres. Comme des fantômes oubliés du quotidien, alors que nous sommes coupés de nos rêves, de nos projets, de nos proches ; donc de l’essentiel. L’autoportrait s’est imposé pour aller plus loin, une mise à nu d’émotions que je ne comprends pas vraiment, mais que je voulais laisser être. Coincée entre deux images d’un dehors illusoire, coincée entre les confinements, coincée dans nos propres émotions. Coincée entre deux photos identiques retournées, symbole d’un temps qui passe et se ressemble. Un extérieur vu de mon intérieur.

Peut-être en reflet des vôtres.

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