Les Pieds Nus

Il y a l’odeur du plancher, le frottement de nos pieds, le souffle retenu, les trébuchements.
Il y a l’apprentissage de la chute, le dos redressé, le pli du sourcil concentré, le rythme martelé.
Il y a, la mémoire de nos corps, la musique de nos soubresauts, le temps suspendu dans l’envol.
Il y a…

Ce reportage, c’est celui d’un loisir pour certains, d’une passion pour beaucoup, d’une vie pour elle.
J’ai décidé de suivre Rozenn Dubreuil, danseuse professionnelle et enseignante de l’association les Pieds Nus, et ses élèves du groupe avancé lors de leurs entraînements hebdomadaires. Je l’avais suivie en tant qu’élève, et durant quelques jours j’ai souhaité la suivre comme photographe. Et puis aussi, je voulais retranscrire mes souvenirs. Ce qu’un danseur peut ressentir, intemporellement. Tel un battement en noir et blanc.

Le travail fut cornélien, il fallait retranscrir tant de choses ! L’espace, le temps, mais surtout les corps. Car le corps du danseur, c’est l’espace principal à habiter, à exprimer, à transcender.
Il a fallu capturer en de simples instants figés, toute la palpitation des mouvements dansés. Peu à peu, on se remet toujours à danser. A se mêler, attraper un mouvement, varier ses propositions : flou de bougé, tremblement, au sol, dans un saut, à fleur d’elle et d’eux, battre leur mesure…
C’est riche un cours de danse, ça recèle d’infinis détails, d’ensembles, de rencontres.

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